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"Sure is big country. The only thing bigger is the sky."
Western atypique, The Big Sky1 est une adaptation du premier roman, publié en 1947, de l'écrivain montanien Alfred Bertram 'Bud' Guthrie Jr.2. L'histoire choisie par Howard Hawks et Dudley Nichols (collaborateur de John Ford notamment) possède pourtant quelques uns des principaux ingrédients du genre : traversée de vastes régions quasiment inexplorées3, rivalités (dé)loyales (ici commerciale et amoureuse), menaçantes tribus indiennes, amitié virile. Est-ce dû à l'équivoque relation qui se noue dès le début du métrage entre Jim Deakins et Boone Caudill, au remplacement de l'inévitable cheval par une embarcation fluviale, aux dialogues partiellement en français, le film produit par Hawks et la RKO s'apparente en effet davantage à Northwest Passage qu'aux classiques représentants du western moderne (parmi lesquels Broken Arrow ou High Noon, sorti un mois avant).
Cette remontée du Missouri au départ de St. Louis donne une représentation assez différenciée de la conquête de l'Ouest. Des négociants en peaux animales se substituent aux traditionnels fermiers et éleveurs. Projet et développement économiques ne sont plus fondés sur une initiative individualiste et patrimonial mais sur un système coopératif (le navire nommé "Mandan" faisant symboliquement office d'outil collectif de travail). L'Indien y tient soit le rôle de mercenaire soit celui d'un partenaire. Ce sont sans doute ces aspects originaux de la narration qui contribuent pour une grande part à l'intérêt de The Big Sky. Au point d'ailleurs d'affaiblir très sensiblement les éléments plus contingents du scénario. Peut-être même aussi de bouleverser l'influence présumée des personnages sur le récit.
Ainsi Arthur Hunnicutt (nommé pour son interprétation lors des 25e Academy Awards) et, dans une certaine mesure, le natif austro-hongrois Steven Geray s'imposent-ils de manière inattendue à l'inédit duo composé de Kirk Douglas (dans son deuxième western après Along the Great Divide de Walsh) et du Texan Dewey Martin4 entourant la remarquée Elizabeth Threatt5. A noter enfin la présence de Jim Davis (dont la notoriété doit beaucoup à la figure patriarcale qu'il tiendra, à partir de 1978, dans la série Dallas) et la contribution de Russell Harlan qui lui valut la première de ses six (dont trois pour photographie en N&B) citations aux "Oscars".
Western atypique, The Big Sky1 est une adaptation du premier roman, publié en 1947, de l'écrivain montanien Alfred Bertram 'Bud' Guthrie Jr.2. L'histoire choisie par Howard Hawks et Dudley Nichols (collaborateur de John Ford notamment) possède pourtant quelques uns des principaux ingrédients du genre : traversée de vastes régions quasiment inexplorées3, rivalités (dé)loyales (ici commerciale et amoureuse), menaçantes tribus indiennes, amitié virile. Est-ce dû à l'équivoque relation qui se noue dès le début du métrage entre Jim Deakins et Boone Caudill, au remplacement de l'inévitable cheval par une embarcation fluviale, aux dialogues partiellement en français, le film produit par Hawks et la RKO s'apparente en effet davantage à Northwest Passage qu'aux classiques représentants du western moderne (parmi lesquels Broken Arrow ou High Noon, sorti un mois avant).
Cette remontée du Missouri au départ de St. Louis donne une représentation assez différenciée de la conquête de l'Ouest. Des négociants en peaux animales se substituent aux traditionnels fermiers et éleveurs. Projet et développement économiques ne sont plus fondés sur une initiative individualiste et patrimonial mais sur un système coopératif (le navire nommé "Mandan" faisant symboliquement office d'outil collectif de travail). L'Indien y tient soit le rôle de mercenaire soit celui d'un partenaire. Ce sont sans doute ces aspects originaux de la narration qui contribuent pour une grande part à l'intérêt de The Big Sky. Au point d'ailleurs d'affaiblir très sensiblement les éléments plus contingents du scénario. Peut-être même aussi de bouleverser l'influence présumée des personnages sur le récit.
Ainsi Arthur Hunnicutt (nommé pour son interprétation lors des 25e Academy Awards) et, dans une certaine mesure, le natif austro-hongrois Steven Geray s'imposent-ils de manière inattendue à l'inédit duo composé de Kirk Douglas (dans son deuxième western après Along the Great Divide de Walsh) et du Texan Dewey Martin4 entourant la remarquée Elizabeth Threatt5. A noter enfin la présence de Jim Davis (dont la notoriété doit beaucoup à la figure patriarcale qu'il tiendra, à partir de 1978, dans la série Dallas) et la contribution de Russell Harlan qui lui valut la première de ses six (dont trois pour photographie en N&B) citations aux "Oscars".
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1. expression admirative employée, en 1843 dans son "Journal du Missouri", par le naturaliste, chasseur et peintre étasunien d'origine française Jean-Jacques Audubon et ses ultimes paroles, juste avant de décéder.
2. récompensé en 1950 par le "Prix Pulitzer" pour "The Way West" porté à l'écran sept ans plus tard par Andrew McLaglen avec Kirk Douglas dans le rôle principal, Guthrie Jr. est aussi l'adaptateur de Shane,
3. découvertes, deux cents ans plus tôt, par des colons français.
4. acteur de soutien dans The Thing from Another World produit par Hawks. Le rôle de Boone Caudill a d'abord été proposé à Montgomery Clift qui l'a refusé.
5. la fille d'un Anglais et d'une Cherokee faisait ici son unique apparition à l'écran.
1. expression admirative employée, en 1843 dans son "Journal du Missouri", par le naturaliste, chasseur et peintre étasunien d'origine française Jean-Jacques Audubon et ses ultimes paroles, juste avant de décéder.
2. récompensé en 1950 par le "Prix Pulitzer" pour "The Way West" porté à l'écran sept ans plus tard par Andrew McLaglen avec Kirk Douglas dans le rôle principal, Guthrie Jr. est aussi l'adaptateur de Shane,
3. découvertes, deux cents ans plus tôt, par des colons français.
4. acteur de soutien dans The Thing from Another World produit par Hawks. Le rôle de Boone Caudill a d'abord été proposé à Montgomery Clift qui l'a refusé.
5. la fille d'un Anglais et d'une Cherokee faisait ici son unique apparition à l'écran.
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