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"Look at me! Look at what you bought!"
Sous la houlette de son compatriote berlinois Wolfgang Reinhardt, Max Ophüls réalise avec Caught le troisième et pénultième film de sa période américaine. Sous-valorisé par rapport au précédent, Letter from an Unknown Woman tiré de la nouvelle de Stefan Zweig, ce drame psychologique mérite pourtant que l'on s'y attarde. Adapté du roman "Wild Calendar" de Libbie Block1 par Arthur Laurents (co-scénariste de Rope, auteur de West Side Story), il questionne en effet, avec une certaine justesse de traitement et de ton, le thème du bonheur, illusoire et réel. Commune, l'opposition narrative entre opulence et simplicité, vanité et modestie ou encore appropriation et dévouement est pourtant ici adroitement argumentée à travers une a priori classique mais pertinente relation sentimentale triangulaire2. Au départ curieux, le choix de Barbara Bel Geddes s'avère rapidement judicieux. La douceur naturelle, la crédible vulnérabilité de la comédienne new-yorkaise contribuent à la singularité de son personnage central et, plus généralement, à l'intérêt du film. Les dissemblables Robert Ryan, en riche et despotique homme d'affaires (passé, par défi et sans transition, de la psychanalyse au mariage !), et James Mason3, en secourable pédiatre d'origine hispano-américaine, ne s'affrontent que brièvement à fleurets mouchetés. Ils offrent l'un et l'autre, dans des registres très différents, une interprétation solide et convaincante.
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1. auteur également du récit "Imagine Us!" à l'origine de la comédie musicale Pin Up Girl avec Betty Grable.
2. dont le vecteur conflictuel n'est pas, comme dans Rage in Heaven, la seule jalousie.
3. dans son premier film hollywoodien après son départ d'Angleterre. Ophüls le dirigera à nouveau dans The Reckless Moment.
Sous la houlette de son compatriote berlinois Wolfgang Reinhardt, Max Ophüls réalise avec Caught le troisième et pénultième film de sa période américaine. Sous-valorisé par rapport au précédent, Letter from an Unknown Woman tiré de la nouvelle de Stefan Zweig, ce drame psychologique mérite pourtant que l'on s'y attarde. Adapté du roman "Wild Calendar" de Libbie Block1 par Arthur Laurents (co-scénariste de Rope, auteur de West Side Story), il questionne en effet, avec une certaine justesse de traitement et de ton, le thème du bonheur, illusoire et réel. Commune, l'opposition narrative entre opulence et simplicité, vanité et modestie ou encore appropriation et dévouement est pourtant ici adroitement argumentée à travers une a priori classique mais pertinente relation sentimentale triangulaire2. Au départ curieux, le choix de Barbara Bel Geddes s'avère rapidement judicieux. La douceur naturelle, la crédible vulnérabilité de la comédienne new-yorkaise contribuent à la singularité de son personnage central et, plus généralement, à l'intérêt du film. Les dissemblables Robert Ryan, en riche et despotique homme d'affaires (passé, par défi et sans transition, de la psychanalyse au mariage !), et James Mason3, en secourable pédiatre d'origine hispano-américaine, ne s'affrontent que brièvement à fleurets mouchetés. Ils offrent l'un et l'autre, dans des registres très différents, une interprétation solide et convaincante.
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1. auteur également du récit "Imagine Us!" à l'origine de la comédie musicale Pin Up Girl avec Betty Grable.
2. dont le vecteur conflictuel n'est pas, comme dans Rage in Heaven, la seule jalousie.
3. dans son premier film hollywoodien après son départ d'Angleterre. Ophüls le dirigera à nouveau dans The Reckless Moment.
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