Premier des cinq films d'Eastwood en sélection à Cannes (bien avant la reconnaissance hollywoodienne, sept ans plus tard, formulée à l'égard d'Unforgiven), Pale Rider a sans doute bénéficié d'une surcote compréhensible.
Une fois rappelées ses similitudes avec Shane et l'influence des "Quatre cavaliers de l'Apocalypse" (ou encore évoqué le possible clin d'œil au Magnificent Seven, les mercenaires "légaux" se mettent ici au service du pouvoir, de la force et de l'argent), ce n'est pas tant l'identité* et la nature (évidemment surnaturelle**) du 'Preacher'
qui suscitent l'intérêt que l'immixtion du profane dans le religieux
qui s'opère dès le début du film puis tout au long du récit.
Certaines faiblesses ou maladresses (parmi lesquelles la présence, purement instrumentale, du bondien Richard Kiel
sauf à souligner le caractère "intangible" du héros, la scène,
util(itair)e mais absurde, du meurtre collectif de Spider Conway, la
séquence finale, évocation de celle du film de George Stevens...) ne permettent pas à Pale Rider de prétendre retrouver le niveau atteint par High Plains Drifter ou de rivaliser avec les westerns anonymement incarnés de Leone.
___
*Sarah Wheeler : "Who are you? Who are you... really?" - The Preacher : "Well, it really doesn't matter, does it?"
**le duo Michael Butler et Dennis Shryack n'a-t-il pas signé le scénario de The Car avant de collaborer une première fois avec Eastwood sur le pitoyable The Gauntlet ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire