"Tu m'as encore fichu dans un beau pétrin."
Au moment où se monte le projet Flying Deuces, Stan Laurel et Oliver Hardy sont en rupture de ban avec leur producteur de toujours, Hal Roach. La première collaboration entre Laurel et Roach remonte à 1918 avec Just Rambling Along. Hardy rejoindra le duo dans Forty-five Minutes from Hollywood en 1926 puis surtout dans Duck Soup l'année suivante. Boris Morros leur propose un script signé par des scénaristes connus du duo : Charley Rogers et Harry Langdon (Block-Heads). Ce sera le seul film produit par Morros avec le couple comique. Celui-ci retounera deux films avec Roach avant de passer dans le giron de la 20th Century Fox.
L'action de The Flying Deuces se situe, au début du film, à Paris. Laurel et Hardy s'apprêtent à rentrer aux Etats-Unis mais Oliver
tombe amoureux de la charmante fille d'un hôtelier-restaurateur chez
qui ils sont en pension. Quand il lui déclare sa flamme et lui propose
de l'épouser, c'est pour découvrir qu'elle est déjà mariée. François, son légionnaire d'époux, vient d'ailleurs de revenir, en permission, du Maroc où il est affecté. Déprimé, Oliver décide de se suicider par noyade, entraînant Stan à faire le plongeon avec lui. Ils rencontrent François,
qu'ils ne connaissent pas, sur les quais de la Seine. Il leur conseille
de s'engager dans la légion qu'il considère être le meilleur moyen pour
oublier une mésaventure sentimentale. Les deux compères vont vite
s'apercevoir que la vie militaire n'est pas faite pour eux. Leur
tentative de départ, assimilée à de la désertion, leur vaut d'être
emprisonnés et condamnés au peloton d'exécution. Après s'être échappés
par terre et sous-terre, ils emprunteront la voie des airs. La chute
réservera aux deux inséparables un sort bien différent.
Considéré comme l'un des meilleurs opus de Laurel et Hardy,
j'avoue nettement préférer, chez eux, les courts-métrages de la fin des
années 20-début des années 30. La plupart de leurs moyens-métrages sont
un peu poussifs ou répétitifs si on les compare aux films des Marx ou à ceux de Buster Keaton.
Je me souviens, d'ailleurs, que le film était souvent proposé à la
télévision sous forme d'extraits, pratiquement jamais dans son
intégralité. Il est vrai que, contrairement à leurs confrères,
l'histoire n'est, chez eux, qu'un prétexte pour créer un conflit (souvent riche de conséquences) ou une situation comique. Deux scènes sont, néanmoins, particulièrement réussies : celle de la cellule musicale (qui fait bien sûr penser à Harpo ; je ne sais pas s'il existe d'autre séquence dans cet esprit dans la filmographie de Laurel et Hardy) et le célèbre final qui, sur le plan narratif, s'appuie sur un dialogue qui a lieu bien plus tôt dans le film.
Autre élément étonnant : la présence d'acteurs, certes de second plan, mais que l'on a plus l'habitude de voir chez Capra ou Cukor (Jean Parker) ou chez Lubitsch (Reginald Gardiner). Celui-ci aura un de ses meilleurs rôles au cinéma, l'année suivante, en tant que Commander Schultz du Great Dictator de Chaplin.
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