"P.tain Tavares, essaie de penser comme un flic pour une fois dans ta vie !"
Le second film de Gilles Paquet-Brenner, après Les Jolies choses
qui "jouait" dans un autre registre, a reçu, à sa sortie en salles en
mai dernier, un accueil, disons, mitigé compte tenu de son ambition
apparente. Un peu moins d'un million de spectateurs ont été attirés par
ce film d'action, qui est aussi une comédie. Il est vrai qu'il était
opposé à quelques "gros poissons" comme Matrix Reloaded et X-Men 2.
Marseille a bien changé depuis Marius. Dans la caricature que propose Gomez & Tavarès, on y croise de "vrais bandits" qui disposent de moyens et emploient des méthodes "à l'américaine" et des policiers soit totalement imbéciles, soit "ripoux". Maxime Tavarès est un de ces derniers, héros local parce qu'il mange à tous les râteliers, incapable et "poissard" notoire au yeux de son Tonton qui l'héberge... et le rackette. On lui associe un poulet parisien, Carlos Gomez,
à la réputation d'incorruptible mais qui, en réalité, ne se contente
pas du fourrage de son collègue mais fraie dans le marigot du milieu
"patenté", histoire de "se les faire en or". Et il le fait plutôt
bien... au point d'être la cible de l'I.G.S. Nos deux lascars, à partir
d'une apparente simple affaire de meurtre, vont, après de multiples
péripéties, déboucher (c'est le cas de le dire, surtout concernant celles du Rhône) sur du fin gibier, tout en assurant le beurre des épinards.
Comme
le laisse supposer la chanson du générique de fin, le réalisateur a
manifestement voulu se faire plaisir en pastichant les couples célèbres
de flics du grand et du petit écran. Les références à Starsky & Hutch, Miami Vice ou à 48 Hrs. sont évidentes. Belles bagnoles, jolies pépés et humour (selon les goûts !)
sont au rendez-vous, pour épicer cette succession de scènes d'action.
Justement, la progression n'est pas régulière, le film s'essouffle et se
délite après sa première moitié en multipliant les pistes et les
protagonistes. L'intervention de l'I.G.S., dont l'un des agents doit pas
mal au Popeye de The French Connection, est un peu superflue, et certaines scènes n'apportent rien au film (Paulina et Tavarès dans la salle de bain...). L'un des épisodes les plus drôles est à mettre à l'actif... des enfants de Gomez, un comble ! Paquet-Brenner
soigne donc davantage sa photographie que le rythme de son film qui
souffre d'un manque d'unité et d'une légère surcharge pondérale.
S'il ne fallait en garder que deux (comédiens), ce serait... Jean Yanne et Etienne Chicot.
Le dernier long-métrage du premier le montre encore très convaincant,
comme il l'a été pratiquement tout au long de sa carrière. En Tonton retraité actif et caractériel, il est parfaitement à son avantage dans un registre dialogué qui flirte (seulement) avec Audiard. Quant au Charles du Plein de super d'Alain Cavalier,
il ramène encore une fois son physique et sa grande gueule pas très
aimable dans un second rôle largement à sa mesure, celui du Commissaire Cagnoty, le supérieur hiérarchique des Dupond et Dupont de la Canebière.
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