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"- ... We caused each other pain.
- That's marriage."
Que l'on ne s'y méprenne pas, derrière ce titre un peu anodin se cache l'un des plus intrigants thrillers criminels. Première adaptation d'un roman (le troisième) de la Missourienne Gillian Flynn1, Gone Girl2 élabore, sous couvert d'une disparition au sein d'un couple aux relations détraquées, une très insolite variation du thème de la rancune persistante. Une histoire en trois actes (l'auteure, chargée de l'écriture du scénario, a en effet réinventé le final) judicieusement complexe, autour d'une femme terriblement manipulatrice, comme l'avaient été pour elle ses parents, romançant son existence alors qu'elle n'était encore qu'une enfant. La construction faussement chronologique (de nombreux flashback sont fréquemment insérés) contribue aussi à déconcerter le spectateur, l'empêchant de rapprocher trop tôt les cohérents fragments du récit mis à sa disposition.
Outre sa surprenante narration, Gone Girl bénéficie évidemment du remarquable travail accompli par David Fincher. Rythme, atmosphères, aspects visuels, la maitrise des éléments techniques et artistiques apparaît très aboutie. Sans oublier, bien sûr, l'indispensable direction d'acteurs. Sur ce plan, l'étourdissante interprétation de Rosamund Pike3 suscite une véritable subjugation. Jamais, jusque-là, le talent de la Londonienne n'avait été aussi bien valorisé. Plus généralement, ce sont d'ailleurs les actrices du casting (Carrie Coon, Kim Dickens...) qui réussissent le mieux à se mettre en évidence. Au-delà de sa réussite commerciale4, Gone Girl appartient surtout, et de façon durable, à la catégorie enviée des très bons films (dans laquelle ne figure pas une autre adaptation, Presumed Innocent de Pakula, connexe sur le plan narratif).
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1. ses deux premiers ouvrages ont ensuite été ou sont sur le point d'être portés à l'écran (Dark Places réalisé par le français Gilles Paquet-Brenner sorti en avril dernier et le téléfilm Sharp Objects annoncé sans date).
2. produit pour la Fox et Regency par Ceán Chaffin (partenaire de Fincher depuis The Game), Reese Witherspoon (qui envisageait initialement de tenir le personnage d'Amy Elliott Dunne) et Arnon Milchan (L.A. Confidential).
3. qui a obtenu, grâce à ce rôle, ses premières nominations aux BAFTA, Golden Globes et Academy Awards.
4. près de 168M$ de recettes US auxquelles s'ajoutent celles à l'internationale (200M$), plus gros succès au box-office de Fincher (devant The Curious Case of Benjamin Button, derrière Se7en si l'on tient compte de l'inflation).
Outre sa surprenante narration, Gone Girl bénéficie évidemment du remarquable travail accompli par David Fincher. Rythme, atmosphères, aspects visuels, la maitrise des éléments techniques et artistiques apparaît très aboutie. Sans oublier, bien sûr, l'indispensable direction d'acteurs. Sur ce plan, l'étourdissante interprétation de Rosamund Pike3 suscite une véritable subjugation. Jamais, jusque-là, le talent de la Londonienne n'avait été aussi bien valorisé. Plus généralement, ce sont d'ailleurs les actrices du casting (Carrie Coon, Kim Dickens...) qui réussissent le mieux à se mettre en évidence. Au-delà de sa réussite commerciale4, Gone Girl appartient surtout, et de façon durable, à la catégorie enviée des très bons films (dans laquelle ne figure pas une autre adaptation, Presumed Innocent de Pakula, connexe sur le plan narratif).
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1. ses deux premiers ouvrages ont ensuite été ou sont sur le point d'être portés à l'écran (Dark Places réalisé par le français Gilles Paquet-Brenner sorti en avril dernier et le téléfilm Sharp Objects annoncé sans date).
2. produit pour la Fox et Regency par Ceán Chaffin (partenaire de Fincher depuis The Game), Reese Witherspoon (qui envisageait initialement de tenir le personnage d'Amy Elliott Dunne) et Arnon Milchan (L.A. Confidential).
3. qui a obtenu, grâce à ce rôle, ses premières nominations aux BAFTA, Golden Globes et Academy Awards.
4. près de 168M$ de recettes US auxquelles s'ajoutent celles à l'internationale (200M$), plus gros succès au box-office de Fincher (devant The Curious Case of Benjamin Button, derrière Se7en si l'on tient compte de l'inflation).
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