"- ... But you can't alter human nature.
- No? I think you can do even better then that. You can ignore it!"
Admirable à plus d'un titre, The Red Shoes
est généralement considéré comme l'une des œuvres majeures du duo Powell
-Pressburger
. Les qualités du plus fantastique (à tous les sens du terme) et subtil des films consacrés au ballet classique apparaissent même encore plus patentes aujourd'hui. Ecrit par Emeric Pressburger en 1937 pour le producteur Alexander Korda
alors à la recherche d'un projet pour son épouse Merle Oberon
, le scénario en partie inspiré par le conte(1) du Danois Hans Christian Andersen
est repris dix ans plus tard en vue de devenir la dixième production sous bannière The Archers
. La première difficulté des deux promoteurs associés depuis 1941(2) consiste à convaincre l'Ecossaise Moira Shearer
, ballerine au Sadler's Wells Theatre auprès de Dame Margot Fonteyn
, de tenir à cette occasion son premier rôle au cinéma. Candidat au "Lion d'or" 1948, nommé dans cinq catégories(3) des 21e Academy Awards (mais devancé, lors de la deuxième édition des BAFTA, par The Fallen Idol
de Carol Reed
), The Red Shoes figure à la neuvième place du classement des films britanniques du XXe siècle dressé en 1999 par le BFI(4).
est généralement considéré comme l'une des œuvres majeures du duo Powell-Pressburger. Les qualités du plus fantastique (à tous les sens du terme) et subtil des films consacrés au ballet classique apparaissent même encore plus patentes aujourd'hui. Ecrit par Emeric Pressburger en 1937 pour le producteur Alexander Korda alors à la recherche d'un projet pour son épouse Merle Oberon, le scénario en partie inspiré par le conte(1) du Danois Hans Christian Andersen est repris dix ans plus tard en vue de devenir la dixième production sous bannière The Archers. La première difficulté des deux promoteurs associés depuis 1941(2) consiste à convaincre l'Ecossaise Moira Shearer, ballerine au Sadler's Wells Theatre auprès de Dame Margot Fonteyn, de tenir à cette occasion son premier rôle au cinéma. Candidat au "Lion d'or" 1948, nommé dans cinq catégories(3) des 21e Academy Awards (mais devancé, lors de la deuxième édition des BAFTA, par The Fallen Idol de Carol Reed), The Red Shoes figure à la neuvième place du classement des films britanniques du XXe siècle dressé en 1999 par le BFI(4).
Lors de la première du ballet "Heart of Fire", Julian Craster reconnait ses compositions dans la partition signée par le professeur Palmer. Ce dernier et le directeur de ballet Boris Lermontov, dissimulé par le rideau de leur loge, sont au cours du spectacle invités à une réception offerte par Lady Neston. Une jeune amie danseuse de la mécène, Victoria Page, doit s'y produire. Une prestation à laquelle le hautain Lermontov refuse d'assister. Pourtant, à la suite d'une discussion, il propose à Vicky de juger de son talent au cours des classes et répétitions dirigées par son maître de ballet Grischa Ljubov. Le lendemain, Lermontov reçoit la visite matinale de Craster, venu récupérer une lettre adressée encore sous la coup de la colère au célèbre organisateur de spectacles. Celui-ci a déjà lu le pli en question ; il offre néanmoins au jeune compositeur une place de répétiteur, lui donnant rendez-vous un peu plus tard à Covent Garden. Ignorée par son directeur, Vicky obtient la permission de tenir le rôle principal du "Lac des cygnes" lors d'une unique représentation au Mercury Theatre à laquelle assiste Lermontov. Désormais convaincu de son talent, il la retient parmi les autres postulantes au sein de la troupe en partance pour Paris. Lorsque sa danseuse-étoile Irina Boronskaja annonce son mariage, Lermontov choisit Vicky pour tenir la vedette du ballet suivant, "Les Souliers rouges" monté à Monte-Carlo, dont Craster est chargé de réécrire la musique.
Presque tout dans The Red Shoes porte en effet à l'admiration. Du thème (la dévotion - "cloîtrée", souvent névrotique - à l'art prônée par un instigateur qui se figure volontiers prêtre, voire démiurge) à l'incursion de l'envoutement fantastique au cœur d'un drame romantique. En passant, bien sûr, par le remarquable soin apporté à la production (différents aspects de la mise en scène, en rupture marquée avec les canons hollywoodiens du genre, usage du Technicolor, formidables décors du peintre Hein Heckroth
et chorégraphies de Robert Helpmann
et Léonide Massine
...) grâce auquel le film atteint cet exceptionnel niveau d'aboutissement artistique. Il faut également souligner l'intéressante structuration triangulaire de la narration. A travers notamment les trilatères composés d'une part autour du personnage de Moira Shearer par le natif austro-hongrois Anton Walbrook
(5) et le comédien Marius Goring
(second rôle dans A Matter of Life and Death
) et d'autre part de celui tenu par la ballerine russo-française Ludmilla Tchérina
associé aux danseurs russe Léonide Massine(6) et australien Robert Helpmann(7).
porte en effet à l'admiration. Du thème (la dévotion - "cloîtrée", souvent névrotique - à l'art prônée par un instigateur qui se figure volontiers prêtre, voire démiurge) à l'incursion de l'envoutement fantastique au cœur d'un drame romantique. En passant, bien sûr, par le remarquable soin apporté à la production (différents aspects de la mise en scène, en rupture marquée avec les canons hollywoodiens du genre, usage du Technicolor, formidables décors du peintre Hein Heckroth et chorégraphies de Robert Helpmann et Léonide Massine...) grâce auquel le film atteint cet exceptionnel niveau d'aboutissement artistique. Il faut également souligner l'intéressante structuration triangulaire de la narration. A travers notamment les trilatères composés d'une part autour du personnage de Moira Shearer par le natif austro-hongrois Anton Walbrook(5) et le comédien Marius Goring (second rôle dans A Matter of Life and Death) et d'autre part de celui tenu par la ballerine russo-française Ludmilla Tchérina associé aux danseurs russe Léonide Massine(6) et australien Robert Helpmann(7).
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1. "De Røde sko" publié en avril 1845.
2. à l'occasion du tournage de One of Our Aircraft Is Missing
mais collaborateurs dès The Spy in Black
.
mais collaborateurs dès The Spy in Black.
3. meilleurs film (en concurrence avec le Hamlet
de Laurence Olivier
également produit par J. Arthur Rank), histoire pour le cinéma et montage, récompensé pour ses décors (film en couleur) et sa bande musicale (drame ou comédie).
de Laurence Olivier également produit par J. Arthur Rank), histoire pour le cinéma et montage, récompensé pour ses décors (film en couleur) et sa bande musicale (drame ou comédie).
4. où il précède les trois autres réalisations du duo Powell-Pressburger : A Matter of Life and Death (20), Black Narcissus
(44) et The Life and Death of Colonel Blimp
(45). Peeping Tom
du seul Michael Powell occupe la 78e position.
-Pressburger : A Matter of Life and Death (20), Black Narcissus (44) et The Life and Death of Colonel Blimp (45). Peeping Tom du seul Michael Powell occupe la 78e position.
5. interprète de l'officier allemand Theo Kretschmar-Schuldorff dans Colonel Blimp. Lermatov, homonyme de l'illustre poète russe, emprunterait les traits de caractère soit de Serge de Diaghilev (au moment de sa rencontre avec la danseuse britannique Diana Gould), soit d'Alexander Korda, premier mentor du duo de réalisateur soit... de Michael Powell lui-même.
. Lermatov, homonyme de l'illustre poète russe, emprunterait les traits de caractère soit de Serge de Diaghilev (au moment de sa rencontre avec la danseuse britannique Diana Gould), soit d'Alexander Korda, premier mentor du duo de réalisateur soit... de Michael Powell lui-même.
6. par ailleurs membre du triumvirat avec Esmond Knight
(Livingstone 'Livy' Montagne) et Albert Bassermann
(Sergei Ratov), acteur remarqué dans Foreign Correspondent
ici dans son ultime apparition au cinéma.
(Livingstone 'Livy' Montagne) et Albert Bassermann (Sergei Ratov), acteur remarqué dans Foreign Correspondent ici dans son ultime apparition au cinéma.
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