"Livret de vengeance."
Lo Wei est surtout connu, en Europe, pour ses films avec Bruce Lee. Ying zi shen bian est d'ailleurs sorti la même année que Tang shan da xiong. D'abord acteur (on le voit apparaître dans une scène du film), il rejoint la Shaw Brothers en 1965 pour laquelle il réalise pas moins de dix-sept films en cinq ans. Il y devient le spécialiste du wu xia pian, mettant Cheng Pei-pei en vedette à six reprises. Au moment où Ying zi shen bian est distribué, Lo Wei est déjà parti pour la Golden Harvest que Raymond Chow, un ancien du studio, vient de fonder.
Dans la région de Dafeng, Yu Yang (Cheng Pei-pei) tient avec son oncle l'auberge du "Pin rouge". Partie s'approvisionner en ville, elle y rencontre Wang Jian-xin (Yueh Hua)
qu'elle impressionne par sa technique de maniement du fouet.
Questionnée par celui-ci sur une éventuelle parenté avec le célèbre Fang Cheng-tian, un maître incontesté de cet art, elle répond par la négative. Mais Wang Jian-xin
ne se satisfait pas de cette réponse. Il recherche le maître en
question, responsable, quinze ans plus tôt, d'un important vol de bijoux
et de la mort de son oncle Yang. Il n'est pas le seul à être sur sa trace. Le maître Hong Da-peng
du manoir Shenwei et la bande des seize bandits en ont aussi après lui,
cette dernière parce qu'elle avait projeté ce vol et avait été devancée
par Fang. Tout ce beau monde va bientôt en venir aux mains,
pieds et autres joyeusetés. Mais la vérité des faits n'est peut-être pas
celle qui est avancée.
Tourné au Japon, avec des extérieurs de plaines enneigées, Ying zi shen bian est bien différent de Da zui xia,
dont la sortie en DVD est concomitante. D'abord, le scénario est un peu
poussif, l'intrigue inutilement confuse dans sa première partie,
servant davantage de prétexte aux assauts que de réel support narratif
au film. Ensuite, si les combats, employant câbles et autres envolées (lyriques ?),
sont correctement réglés, on est agacé, puis on s'amuse finalement, par
leur longueur et par leur invraisemblance. Il est vrai que seul ou à
deux, voire trois contre cinquante ou plus, le jeu est ouvert ! Le
ballet inutile des combattants en fond de scène, destiné à donner du
mouvement, en devient rapidement cocasse. Les transitions sont souvent
négligées, les passages extérieurs-studio trop visibles, l'utilisation
des éclairages et la tenue de caméra erratiques, la fausse neige peu
crédible... Heureusement que le casting est bon, reléguant au second
plan les autres aspects du film. La jeune et pourtant excellente Cheng Pei-pei retrouve un rôle de "fouetteuse" qu'elle avait déjà connu, quatre ans plus tôt, dans Shen jian zhen jiang hu de Hsu Cheng-Hung
et la distribution masculine ne dépare pas. A noter, à propos de la
musique du film : un générique aux accents de western italien et un
thème d'inspiration bondienne. Un film de curiosité plus qu'un réel coup de cœur.
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