Imaginé par Robert S. Baker et Monty Berman à partir du personnage des romans de Leslie Charteris*, Simon Templar doit son surnom du Saint
à ses initiales. Détective amateur mais souvent plus efficace que la
police, il a acquit, au fil des années, une solide réputation de "chevalier blanc"
capable de résoudre des problèmes apparemment insolubles et à traquer,
pour le compte d'amis ou d'inconnus, les meurtriers et autres individus
peu fréquentables. Moins violent que le héros des romans, ne se servant
qu'exceptionnellement d'une arme à feu, il ne craint pas d'utiliser ses
poings et ses pieds pour se défaire de ses adversaires, en pensant bien à
se recoiffer et à remettre sa cravate sous la veste après les avoir
assommés ou neutralisés.
Sa
distinction naturelle, ses relations, sa culture, en art notamment et
son élégance font que sa compagnie est recherchée, en particulier par
les femmes qui ne peuvent lui résister. Certains des aspects de la série
ont subit les effets du temps. Les déplacements, qui conduisent le
héros en Europe (souvent à Paris et à Rome) et aux Etats-Unis,
étaient susceptibles de faire rêver un public des années 1960 pour
lequel les voyages en avion à l'étranger restaient encore un luxe, ce
qui n'est plus vraiment d'actualité. De plus, l'excès de consommation de
cigarettes n'est plus très "politiquement correct".
Pas de gadget comme son compatriote du grand écran James Bond (Roger Moore ne put accepter le rôle de l'agent secret en raison de son engagement dans la série) mais une voiture de sport. Pas la Jaguar souhaitée par la production (le constructeur britannique refusa le deal voiture contre publicité) mais une exotique et suédoise Volvo P1800 qui eut, grâce au Saint son heure de gloire comme l'Aston Martin eut la sienne, éphémère, dans Goldfinger. Les deux personnages sont, d'ailleurs, assez proches et Roger Moore n'aura pas à aller chercher très loin son costume de 007 lorsqu'il remplacera Sean Connery. De même, Brett Sinclair, de la série The Persuaders!, sera-t-il le fidèle héritier de Simon Templar, au point que certains épisodes en couleur du Saint pourraient passer pour ceux de l'autre production Robert S. Baker si Danny Wilde-Tony Curtis ne manquait pas à l'appel.
Les
épisodes de la séries sont inégaux, avec des intrigues parfois
simplistes ou confuses et des défauts de continuité gênants. Mais si
elle n'atteint pas la dimension mythique de The Prisoner ou le charme singulier de Avengers, The Saint
est, sans aucun doute, une série britannique qui a marqué le tout
nouveau paysage télévisé du vieux continent et apporté son lot
d'innovations qui seront reprises également par les américains.
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*déjà adapté à plusieurs reprises au cinéma aux Etats-Unis avec George Sanders dans le rôle titre. Jean Marais a également interprété le personnage dans un film de Christian-Jaque. Après l'arrêt de la série, en 1969, une suite a été tentée avec Ian Ogilvy pour remplacer Roger Moore mais a dû s'arrêter après 24 épisodes (la série initiale en comportait 118). Le long métrage de Phillip Noyce, avec Val Kilmer, a reçu un accueil plutôt mitigé.
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