- Finalement, ce qui compte , c'est qui a le flingue."
Premier long-métrage du réalisateur, Scenes of the Crime, disons le tout de suite, ne tient pas ses promesses. Présenté comme un thriller
ou un film d'action, il souffre clairement d'un manque de tension
dramatique et, paradoxalement, d'action. La phrase en exergue*, citation
de Big Jim Colosimo, est censée éclairer une intrigue qui a bien du mal
à décoller et dont les enjeux sont confus, la faute à un scénario
original bancal. Pour la petite histoire, Big Jim Colosimo, immigré
de Calabre dans les années 1890, était un tenancier de boîte de nuit et
accessoirement (ou l'inverse) proxénète notoire de Chicago. Il fut abattu par un rival qui souhaitait s'emparer de son empire. Le bras droit de Big Jim en "hérita" finalement, et prit comme collaborateur un certain... Al Capone.
Le film aurait pu s'appeler "Règlement de comptes au coin de Greenland et de la Septième" (un peu long, j'en conviens !). Ricky est chargé par Trevor, un personnage puissant du milieu, de kidnapper un rival, Jimmy Berg. Ricky, qui semble vouloir jouer sur deux tableaux, demande à Lenny Burroughs, un jeune homme sur le point de se marier et ignorant tout de l'affaire, de lui servir de chauffeur. Berg est enlevé sous les yeux de son fils et emmené en van jusqu'à un lieu de rendez-vous qui va s'avérer ne pas être celui convenu avec Trevor. Celui-ci se présente chez Steven, l'associé de Berg, pour lui réclamer l'argent que le duo lui doit. Dans le même temps, les hommes de Steven arrivent à l'endroit où est retenu Berg, élimine Ricky et mettent la pression sur le pauvre Lenny. Commence alors un long marchandage avec retournement de situation et d'alliances dont l'issue n'est pas résolue par l'alternative : tuer ou libérer Berg pour les motifs exposés.
Le film aurait pu s'appeler "Règlement de comptes au coin de Greenland et de la Septième" (un peu long, j'en conviens !). Ricky est chargé par Trevor, un personnage puissant du milieu, de kidnapper un rival, Jimmy Berg. Ricky, qui semble vouloir jouer sur deux tableaux, demande à Lenny Burroughs, un jeune homme sur le point de se marier et ignorant tout de l'affaire, de lui servir de chauffeur. Berg est enlevé sous les yeux de son fils et emmené en van jusqu'à un lieu de rendez-vous qui va s'avérer ne pas être celui convenu avec Trevor. Celui-ci se présente chez Steven, l'associé de Berg, pour lui réclamer l'argent que le duo lui doit. Dans le même temps, les hommes de Steven arrivent à l'endroit où est retenu Berg, élimine Ricky et mettent la pression sur le pauvre Lenny. Commence alors un long marchandage avec retournement de situation et d'alliances dont l'issue n'est pas résolue par l'alternative : tuer ou libérer Berg pour les motifs exposés.
Scenes of the Crime est essentiellement un film de dialogues. La scène d'enlèvement et celle de l'arrivée des hommes de mains de Steven en sont les seuls moments de "bravoure" sur le plan de l'action. Celle d'ouverture au cours de laquelle Lenny chronomètre ses temps de parcours et l'amorce de l'histoire font irrésistiblement penser à The Driver** de Walter Hill,
mais les deux films n'ont rien à voir. Nous sommes, en effet, confinés
dans le van ou dans l'épicerie toute proche pendant les deux-tiers du
métrage. Difficile d'y développer une intrigue forte et enlevée, Forma n'est pas Lumet.
D'autant que la mise en scène choisie, qui laisse longtemps le
spectateur dans une situation d'ignorance des enjeux, est plutôt
maladroite.
Les fausses pistes (au milieu des vraies) sont aussi fines que les amarres du Queen Mary II.
La séquence de l'arrivée, en trompe l'oeil, de la police dans la
"fameuse" épicerie, avant même l'arrivée du convoi, en est un exemple
frappant. D'autant qu'elle voit la chute et l'explosion... d'une
navrante bouteille de ketchup. Le réalisateur compense avec une
photographie esthétisante, notamment (encore) dans l'épicerie, qui n'est pas sans rappeler Adrian Lyne.
Seule l'avant dernière scène, par l'effet de surprise qu'elle provoque,
permet de ne pas garder une impression trop défavorable du film,
d'autant que l'interprétation, y compris celle de Jeff Bridges, n'est pas des plus brillantes. Le film se regarde, certes, sans déplaisir mais il est, presque immédiatement, oublié.
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*"Ce qui nous différencie du reste du monde, c'est qu'aucune loi ne nous protège, tout se résout finalement par la force."
**une référence explicite à Bullitt est, en revanche, faite dans le film : Lenny possède une affiche du film dans sa chambre et Berg compare son ravisseur-malgré lui au lieutenant Frank Bullitt. Une question et une remarque s'imposent alors : 1. Qu'est-ce qui peut bien faire penser à Bullitt chez Lenny ? Visiblement, Berg (et, par conséquent, le scénariste) n'a pas vu le film puisque qu'il déclare, à contresens : "McQueen... C'était le plus malin, surtout quand cela commençait à mal tourner."
**une référence explicite à Bullitt est, en revanche, faite dans le film : Lenny possède une affiche du film dans sa chambre et Berg compare son ravisseur-malgré lui au lieutenant Frank Bullitt. Une question et une remarque s'imposent alors : 1. Qu'est-ce qui peut bien faire penser à Bullitt chez Lenny ? Visiblement, Berg (et, par conséquent, le scénariste) n'a pas vu le film puisque qu'il déclare, à contresens : "McQueen... C'était le plus malin, surtout quand cela commençait à mal tourner."
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