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"... Je respecte trop l'amour pour fréquenter les arrières-boutiques."
Pas de chant du cygne pour Luis Buñuel ; une locution qui, de toute façon, ne convenait guère au personnage. Du surréalisme daliesque à une trivialité aussi "consommée", la trajectoire suivie par ce cinéaste si singulier ne peut, à son terme, que susciter une réelle perplexité. Moins forte cependant que celle provoquée par la pâmoison de certains critiques d'époque ou actuels. Librement inspiré par le roman "La Femme et le pantin" (1898) du poète-écrivain Pierre Louÿs, Cet obscur objet du désir se focalise sur la passion charnelle d'un mûr et riche homme d'affaires français pour une jeune et nonchalante Espagnole qui accepte ses largesses mais se refuse durablement à lui. Narré principalement en flashback, ce drame de l'appropriation frustrée et de la dérision vexatoire est d'une profonde indigence et d'une totale niaiserie, plombé par sa flagrante misogynie mais également par d'intempestives références au terrorisme contemporain.
Quoique nommé au 50e Academy Awards*, le film relève davantage des foucades pécasiennes que de la véritable satire érotomane. On se lasse assez vite d'un récit dans lequel séparations de plus en plus véhémentes et fougueuses retrouvailles se succèdent vainement. L'unique élément de curiosité tient dans le choix incident** de deux actrices (Carole Bouquet, sa première apparition au cinéma, et la Madrilène Ángela Molina) pour tenir le rôle de Conchita. Précédemment dirigé à trois reprises (notamment dans Viridiana et Tristana) par Buñuel, Fernando Rey offre ici une bien insipide prestation, entouré de personnages tout à fait insignifiants. Obscure, la dernière contribution anthume de Buñuel l'est par défaut de toute lumière.
N.B. : l'ouvrage de Pierre Louÿs avait déjà motivé cinq adaptations dont The Devil Is a Woman (1935) de Josef von Sternberg avec Marlene Dietrich et celle (1959) de Julien Duvivier avec Brigitte Bardot (projet initialement confié à Buñuel et abandonné par lui pour n'avoir pas réussi à imposer Mylène Demongeot pour le rôle principal).
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*dans les catégories meilleurs scénario adapté et film en langue étrangère.
**suite à la récusation de Maria Schneider puis au refus d'Isabelle Adjani en raison du trop grand nombre de scènes dénudées.
N.B. : l'ouvrage de Pierre Louÿs avait déjà motivé cinq adaptations dont The Devil Is a Woman (1935) de Josef von Sternberg avec Marlene Dietrich et celle (1959) de Julien Duvivier avec Brigitte Bardot (projet initialement confié à Buñuel et abandonné par lui pour n'avoir pas réussi à imposer Mylène Demongeot pour le rôle principal).
*dans les catégories meilleurs scénario adapté et film en langue étrangère.
**suite à la récusation de Maria Schneider puis au refus d'Isabelle Adjani en raison du trop grand nombre de scènes dénudées.
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