Un modèle de polar (à la française), au moins aussi remarquable que This Gun for Hire de Frank Tuttle. Un scénario simple (inspiré de "The Ronin" du méconnu Joan McLeod), efficace, mutique (aucun dialogue, à l'exception de pépiements d'oiseau, d'aboiements de chien au cours des dix premières minutes) élaboré autour des thèmes de la solitude et de la trahison. Très belle photographie d'Henri Decaë, superbe et inoubliable score de François de Roubaix. C'est ainsi que l'on écrit les plus belles pages d'un genre, que Melville, dans la lignée de Bob le Flambeur, se bâtit une réputation durable (pas seulement auprès de Johnnie To ou d'Anton Corbijn - The American !).
L'interprétation de François Périer est conventionnelle mais solide ; Nathalie Delon, dans son tout premier rôle, fait preuve d'une belle conviction face à son époux (qu'elle retrouvera dans le très dissemblable Doucement les basses) pour lequel Jef Costello* a dû longtemps rester l'un des personnages emblématiques de la première partie de sa carrière.
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*avec Tom Ripley/Philippe Greenleaf (Plein soleil), Rocco Parondi (Rocco e i suoi fratelli), Francis Verlot (Mélodie en sous-sol), Tancredi Falconeri (Il Gattopardo), Julien de Saint Preux/Guillaume de Saint Preux (La Tulipe noire), Jean-Paul (La Piscine), Roger Sartet (Le Clan des Siciliens), Roch Siffredi (Borsalino) et Corey (Le Cercle rouge du même Melville).
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