"... Plus les dégâts sont grands, moins grave est le préjudice causé. Le préjudice moral... pas le matériel."
Condamné avant le coup d'état communiste de 1944 pour un meurtre qu'il n'a pas commis, Lev Kaludov Zheliazkov dit la 'Mite' quitte la prison de Sofia avec un plan en tête. Prendre un train pour Varna puis la direction des tropiques. Avant de partir, il compte se rendre sur la tombe de son fils qu'il n'a pas connu. Placé en liberté conditionnelle pour ses idées communistes, il est attendu à la sortie par un sergent-major qui l'emmène à bord d'un véhicule officiel conduit par un soldat, sans répondre à ses questions, jusqu'à des bains publics. Dans les sous-sols de l'établissement, 'la Mite' est contraint de se dévêtir. Laissé un moment seul, il est rejoint par 'la Limace', ancien complice qu'il n'a pas voulu dénoncer, qui lui réclame, en utilisant la torture, le diamant dérobé lors du vol chez Vladivostok Dmitrievich dit 'Bijou', le riche employeur d'Ada épouse de 'la Mite'.
Peu productif, le cinéma bulgare réserve pourtant quelques pépites à côté desquelles il ne faut pas passer. Successeur de Svetat e golyam i spasenie debne otvsyakade au palmarès de la meilleure production nationale* du Festival de Sofia, l'intrigant Zift, premier film du metteur en scène de théâtre Javor Gardev, est de celles-là. Une œuvre, adaptée à partir de son roman paru en 2006 par Vladislav Todorov, à la fois sombre et lumineuse, grave et légère, spirituelle et triviale, en deux mots : saisissante et incarnée. Très adroitement construit, réalisé et interprété, ce drame équivoque (comme son titre) rappelle un peu, dans une fibre volontairement plus désinvolte, ceux du Hongrois Béla Tarr. Un vrai joyau, dissimulé dans une pâte bitumineuse, à découvrir !
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*présenté auparavant au Toronto International Film Festival 2008 puis candidat à la sélection des Academy Awards 2009.
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