Indéniablement intéressant et nuancé, accessible aux néophytes et
solidement interprété par un bien joli casting, ce premier long métrage
d'un fils d'employé de Merrill Lynch se démarque un peu d'une lignée
narrative (Wall Street I et II d'Oliver Stone, Boiler Room de Ben Younger ou encore Krach du Français Fabrice Genestal) souvent trop rudimentaire et dualiste. La plus grande fiction sur le milieu financier reste à produire, mais Margin Call mérite assurément notre attention.
Margin Call mérite même vraiment (au moins)
un second visionnage. Lors du premier en salles, les conditions ne
m'ont sans doute pas permis d'apprécier à sa pleine valeur ce
remarquable film de dialogues (même si certaines images donnent aussi du sens !). Le DVD (en l'occurrence le Blu-ray) offre cette déterminante opportunité.
Comment attirer, pour un premier long métrage, Kevin Spacey, Paul Bettany, Jeremy Irons et plusieurs autres excellents acteurs (tel Stanley Tucci dans, hélas, deux apparitions seulement) ? Par l'indéniable qualité d'un scénario intelligent et constamment pertinent.
Cette fiction relate en effet, avec simplicité et beaucoup de sobriété, les tenants (vingt-quatre heures avant le chaos) de la faillite économique, sociale (i.e. systémique), conceptuelle, morale et humaine organisée et subie par les Lehman Brothers et autres Merrill Lynch.
Le cynisme (mais aussi l'amour des chiens !),
la perversion, la voracité, l'élitisme, le mépris des autres et les
fausses complicités y sont décrits avec une incroyable force et une
saisissante justesse. Parfois à travers quelques séquences assez
surréalistes (cf. photo).
Margin Call est peut-être finalement l'actuelle plus grande fiction* sur le milieu financier (mise à jour du 22 nov. 2012).
___
*comme Enron l'avait été dans celui du documentaire et des entreprises.
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