"Seul un amour impossible pourra terrasser un jour le voleur d'âmes"
Après Kaena, la prophétie (sorti le 4 juin), coproduction franco-canadienne et Les Triplettes de Belleville (sorti le 11 juin),
coproduction franco-belgo-canadienne, l'animation à composante
française est à l'honneur en ce mois de juin avec la sortie cette
semaine des Enfants de la pluie.
Inspiré du roman de Serge Brussolo, "A l'Image du Dragon", le film a mis (comme Les Triplettes...) plus de cinq ans à naître. Initié par René Laloux (le père de La Planète sauvage), interrompu pour des raisons de financement, il a été repris par deux de ses anciens collaborateurs, le réalisateur Philippe Leclerc et le dessinateur Philippe Caza grâce à la coproduction de la Corée.
Destiné autant (et même plus) à un public d'adultes que d'enfants (nous y reviendrons), il est construit à partir d'un vrai scénario qui mêle poésie, action et arrière-fond philosophique (tolérance et acceptation des différences, écologie). L'histoire met en présence et oppose les très dissemblables Pyross et Hydross dans un combat ancestral que seul Razza,
le grand prêtre tyrannique des Pyross, semble comprendre et justifier.
Il n'arrivera cependant pas à empêcher la réalisation de l'antique
prophétie qui fera tomber Skän, un jeune chevalier Pyross, fils du rebelle Rodos et seul musicien de son peuple, sous le charme de la belle princesse Hydross Kallisto.
Les Enfants de la pluie
est un film original, moins par le graphisme des personnages que par
des décors où s'opposent le lumineux et orange monde minéral, anguleux
des Pyross et celui sombre, vert (ou bleu), fluide et tout en courbes des Hydross. La musique, signée du violoniste de jazz Didier Lockwood (déjà entendu dans Lune froide de Patrick Bouchitey), hésite entre classique et synthétiseurs pour un mariage sans charme véritable.
Mais la principale faiblesse réside dans le fait que le film de Philippe Leclerc
ne choisit pas réellement sa cible : trop violent pour les plus jeunes,
trop simpliste pour les plus âgés, il semble ne devoir trouver sa voie
que chez les adolescents amateurs de ce que l'on appelle de manière
schématique "l'heroic fantasy". Quelque chose me dit que le prochain Sinbad : la légende des sept mers (sur les écrans le 9 juillet) sera plus "œcuménique".
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