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"Go back to what Martin?"
Le jour de la sortie de The Mortal Storm aux Etats-Unis, la wehrmacht entrait dans Paris abandonné par les trois-quarts de ses habitants. Le message humaniste1, pacifiste et anti-nazi2 de cette adaptation du roman éponyme de la Britannique Phyllis Bottome déplut évidemment aux despotes du IIIe reich et le film fut interdit ainsi que tous ceux portant la bannière MGM. Il s'agit pourtant moins d'un brulot politique que d'un conte épigrammatique3 prenant pour cadre une petite localité montagneuse4 et universitaire du Sud de l'Allemagne. Le scénario écrit par un trio anglo-germano-autrichien débute d'ailleurs (le 30 janvier 19335, date funeste !) à la manière d'une aimable comédie dramatique lubitscho-capraienne. Sans dénaturer en profondeur le propos dramatique (ni compromis narratif final), la suite n'évite cependant pas le caractère souvent caricatural, un peu stéréotypé des productions hollywoodiennes lorsqu'elles abordent des thèmes aussi fondamentaux. Nous éprouvons évidemment de la sympathie pour la quatrième et ultime rencontre amoureuse entre Margaret Sullavan et James Stewart même si elle ne constitue qu'un atout marginal à l'égard du récit. A l'exception de Frank Morgan et de Maria Ouspenskaya, les acteurs de soutien (parmi lesquels Robert Young6 et le jeune débutant Robert Stack) ont plutôt du mal à se faire remarquer.
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1. "Our story asks: How soon will man find wisdom in his heart and build a lasting shelter against his ignorant fears?" (extrait du prologue en voix-off)
2. et implicitement favorable à l'engagement des Etats-Unis (d'abord neutre, en "état d'urgence nationale limitée" puis fournisseurs d'armements) dans le conflit déjà mondial. Le pays présidé par Roosevelt n'interviendra qu'en décembre 1941, en réaction à l'attaque de Pearl Harbour.
3. comme le sera (contrairement aux films de Fritz Lang sur le sujet ou au singulier Hitler's Children, également avec Bonita Granville) le plus tardif Tomorrow, The World!.
4. en réalité Salt Lake City (Utah) ville natale de Frank Borzage.
5. soit plus de cinq ans avant l'Anschluss (mars 1938).
6. déjà partenaire à deux reprises (Three Comrades et The Shining Hour réalisés par Borzage) de Margaret Sullavan.
Le jour de la sortie de The Mortal Storm aux Etats-Unis, la wehrmacht entrait dans Paris abandonné par les trois-quarts de ses habitants. Le message humaniste1, pacifiste et anti-nazi2 de cette adaptation du roman éponyme de la Britannique Phyllis Bottome déplut évidemment aux despotes du IIIe reich et le film fut interdit ainsi que tous ceux portant la bannière MGM. Il s'agit pourtant moins d'un brulot politique que d'un conte épigrammatique3 prenant pour cadre une petite localité montagneuse4 et universitaire du Sud de l'Allemagne. Le scénario écrit par un trio anglo-germano-autrichien débute d'ailleurs (le 30 janvier 19335, date funeste !) à la manière d'une aimable comédie dramatique lubitscho-capraienne. Sans dénaturer en profondeur le propos dramatique (ni compromis narratif final), la suite n'évite cependant pas le caractère souvent caricatural, un peu stéréotypé des productions hollywoodiennes lorsqu'elles abordent des thèmes aussi fondamentaux. Nous éprouvons évidemment de la sympathie pour la quatrième et ultime rencontre amoureuse entre Margaret Sullavan et James Stewart même si elle ne constitue qu'un atout marginal à l'égard du récit. A l'exception de Frank Morgan et de Maria Ouspenskaya, les acteurs de soutien (parmi lesquels Robert Young6 et le jeune débutant Robert Stack) ont plutôt du mal à se faire remarquer.
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1. "Our story asks: How soon will man find wisdom in his heart and build a lasting shelter against his ignorant fears?" (extrait du prologue en voix-off)
2. et implicitement favorable à l'engagement des Etats-Unis (d'abord neutre, en "état d'urgence nationale limitée" puis fournisseurs d'armements) dans le conflit déjà mondial. Le pays présidé par Roosevelt n'interviendra qu'en décembre 1941, en réaction à l'attaque de Pearl Harbour.
3. comme le sera (contrairement aux films de Fritz Lang sur le sujet ou au singulier Hitler's Children, également avec Bonita Granville) le plus tardif Tomorrow, The World!.
4. en réalité Salt Lake City (Utah) ville natale de Frank Borzage.
5. soit plus de cinq ans avant l'Anschluss (mars 1938).
6. déjà partenaire à deux reprises (Three Comrades et The Shining Hour réalisés par Borzage) de Margaret Sullavan.
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