Comédie délirante sans grande ambition à sa naissance, A Fish Called Wanda est devenu un succès culte et a conservé, malgré les années, la plus grande partie de son efficacité. Charles Crichton (il s'agit de son dernier film) et John Cleese
ont trouvé, dans une inspiration britannico-monthy-pythonienne, un
équilibre subtil entre action et texte. Il ne s'agit pas de faire du gag
de manière débridée, et construire un récit pour le justifier. Ici, à
l'inverse, c'est l'histoire elle-même qui est productrice de comique.
L'autre atout est la qualité de la distribution et la remarquable
complémentarité des caractères. Omniprésente, Jamie Lee Curtis en sympathique séductrice fatale linguistico-érogène (elle n'est pas avare de ses baisers et succombe aisément à l'italien et au russe) y joue l'une de ses meilleures compositions. Kevin Kline, complètement déjanté, en homme de main stupide ("ne me traitez pas de débile!")
hyper-actif dopé à la philosophie bouddhico-nietzschéenne et aux
hormones mâles mérite amplement son Oscar du meilleur second rôle
masculin en 1989. Michael Palin, en bègue défenseur des animaux (et amoureux secret de Wanda ?),
est un fidèle souffre-douleur parfait pour donner la réplique aux deux
premiers. Sa scène répétitive d'assassinat d'une grand-mère est un
modèle d'humour anglais. Enfin John Cleese, en avocat anglais coincé et mal marié, est le contrepoint aristocratique idéal aux malfaiteurs précités.
Aucun doute que cette alchimie puisse fonctionner de longues années encore.
Aucun doute que cette alchimie puisse fonctionner de longues années encore.
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