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"Vous savez bien qu'officiellement des gens comme nous... ça n'existe pas."
Troisième adaptation1 d'un roman de la populaire série d'espionnage signée entre 1949 et 1963 par Jean Bruce, OSS 117 se déchaîne est aussi le premier des quatre films issus de cette série2 réalisés par André Hunebelle. Changement radical de genre et d'époque pour l'un des cinéastes (attitrés) de Jean Marais3. Cette production franco-italienne promue par le duo Paul Cadéac-Cyril Grize ne répond en fait pas aux attentes suscitées par l'épilogue documentaire du métrage dans lequel sont rappelés l'importance stratégique des sous-marins nucléaires lanceurs d'engins et le risque, en pleine guerre froide, de l'installation d'instruments de détection antagonistes.
Le scénario co-écrit par Hunebelle, Pierre Foucaud4 et Raymond Borel5 ne noue, en effet, aucune intrigue réellement consistante et significative. D'emblée assez faibles, les enjeux de la mission confiée à Hubert Bonisseur de La Bath, alias OSS 117 le restent tout au long du métrage. Le meurtre, par un groupe au service de l'adversaire soviétique, d'un agent étasunien au cours d'une plongée dans les eaux de Bonifacio sert ainsi surtout de prétexte à d'incessantes, quoique vaines sur le plan narratif, gesticulations en tous genres. OSS 117 se déchaîne ne peut, en outre, tenir la comparaison avec l'opus inaugural de la franchise James Bond, exploité en salles neuf (cinq en France) mois auparavant. Seule la séquence de combat sous-marin (aurait-elle inspiré celle, bien plus massive et grouillante, de Thunderball ?) parvient à nous tirer un peu de notre relative torpeur. Le comédien Kerwin Mathews6 ne possède pas non plus le charisme et l'énergique virilité de l'Ecossais Sean Connery. Le charme de la gironde Nadia Sanders7 opère aussi nettement moins que celui de la plupart des Bond's Girls. Parmi les seconds rôles (tête d'affiche, Irina Demick ne fait pourtant que quelques rares apparitions à l'écran), Daniel Emilfork apporte heureusement le soupçon de menace sans lequel le film passerait sans doute pour le simple récit d'une embrouillée villégiature méridionale.
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1. venant après O.S.S. 117 n'est pas mort (1957) de Jean Sacha avec Ivan Desny dans le rôle-titre et Le Bal des espions (1960) réalisé par Michel Clément et Umberto Scarpelli à partir de "Documents à vendre" non libre de droits, obligeant producteurs et scénaristes à renommer le personnage principal en Brian Cannon (alias Caruthers, responsable de la CIA dans "Romance de la mort" du même Jean Bruce) joué par Michel Piccoli.
2. les trois autres étant Banco à Bangkok pour OSS 117 (1964), Furia à Bahia pour OSS 117 (1965) et Pas de roses pour O.S.S. 117 (1968) ; Frederick Stafford puis John Gavin ont repris respectivement le rôle principal dans le troisième et quatrième volets.
3. Hunebelle venaient de diriger le disciple de Jean Cocteau dans quatre films d'aventure en costumes consécutifs. Il lui confiera ensuite le double rôle principal dans la trilogie Fantômas (1964-1967).
4. réalisateur du polar Série noire (premier des trois longs métrages du cinéaste girondin) produit en 1955 par Hunebelle.
5. peintre impressioniste, écrivain ("La Garde meurt à Stan Creek"), scénariste du cinéaste brésilien Alberto Cavalcanti, ami du chef- op. Gabriel Figuerroa, journaliste (rédacteur en chef du journal "Détective", promoteur de l'original hebdomadaire médical "Tonus").
6. surtout connu pour ses premiers rôles dans des films d'aventure fantastique (The 7th Voyage of Sinbad, The 3 Worlds of Gulliver, Jack the Giant Killer) et pour avoir été le partenaire de Spencer Tracy et Frank Sinatra dans The Devil at 4 O'Clock.
7. l'actrice étasunienne était jusque-là employée par le cinéma italien, notamment dans quatre films de la série comique Totò, récente titulaire d'un petit rôle dans le fellinien 8½.
Le scénario co-écrit par Hunebelle, Pierre Foucaud4 et Raymond Borel5 ne noue, en effet, aucune intrigue réellement consistante et significative. D'emblée assez faibles, les enjeux de la mission confiée à Hubert Bonisseur de La Bath, alias OSS 117 le restent tout au long du métrage. Le meurtre, par un groupe au service de l'adversaire soviétique, d'un agent étasunien au cours d'une plongée dans les eaux de Bonifacio sert ainsi surtout de prétexte à d'incessantes, quoique vaines sur le plan narratif, gesticulations en tous genres. OSS 117 se déchaîne ne peut, en outre, tenir la comparaison avec l'opus inaugural de la franchise James Bond, exploité en salles neuf (cinq en France) mois auparavant. Seule la séquence de combat sous-marin (aurait-elle inspiré celle, bien plus massive et grouillante, de Thunderball ?) parvient à nous tirer un peu de notre relative torpeur. Le comédien Kerwin Mathews6 ne possède pas non plus le charisme et l'énergique virilité de l'Ecossais Sean Connery. Le charme de la gironde Nadia Sanders7 opère aussi nettement moins que celui de la plupart des Bond's Girls. Parmi les seconds rôles (tête d'affiche, Irina Demick ne fait pourtant que quelques rares apparitions à l'écran), Daniel Emilfork apporte heureusement le soupçon de menace sans lequel le film passerait sans doute pour le simple récit d'une embrouillée villégiature méridionale.
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1. venant après O.S.S. 117 n'est pas mort (1957) de Jean Sacha avec Ivan Desny dans le rôle-titre et Le Bal des espions (1960) réalisé par Michel Clément et Umberto Scarpelli à partir de "Documents à vendre" non libre de droits, obligeant producteurs et scénaristes à renommer le personnage principal en Brian Cannon (alias Caruthers, responsable de la CIA dans "Romance de la mort" du même Jean Bruce) joué par Michel Piccoli.
2. les trois autres étant Banco à Bangkok pour OSS 117 (1964), Furia à Bahia pour OSS 117 (1965) et Pas de roses pour O.S.S. 117 (1968) ; Frederick Stafford puis John Gavin ont repris respectivement le rôle principal dans le troisième et quatrième volets.
3. Hunebelle venaient de diriger le disciple de Jean Cocteau dans quatre films d'aventure en costumes consécutifs. Il lui confiera ensuite le double rôle principal dans la trilogie Fantômas (1964-1967).
4. réalisateur du polar Série noire (premier des trois longs métrages du cinéaste girondin) produit en 1955 par Hunebelle.
5. peintre impressioniste, écrivain ("La Garde meurt à Stan Creek"), scénariste du cinéaste brésilien Alberto Cavalcanti, ami du chef- op. Gabriel Figuerroa, journaliste (rédacteur en chef du journal "Détective", promoteur de l'original hebdomadaire médical "Tonus").
6. surtout connu pour ses premiers rôles dans des films d'aventure fantastique (The 7th Voyage of Sinbad, The 3 Worlds of Gulliver, Jack the Giant Killer) et pour avoir été le partenaire de Spencer Tracy et Frank Sinatra dans The Devil at 4 O'Clock.
7. l'actrice étasunienne était jusque-là employée par le cinéma italien, notamment dans quatre films de la série comique Totò, récente titulaire d'un petit rôle dans le fellinien 8½.
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