"What do you know about better company?"
Difficile, lorsque l'on se nomme Devery Freeman et William A. Seiter, de renoncer tout à fait à la comédie. A partir d'une véritable intrigue policière, le co-fondateur de la Screen Writers Guild et le réalisateur réputé pour avoir dirigé le duo Stan Laurel-Oliver Hardy ne peuvent semble-t-il s'empêcher d'y introduire de l'humour et une once de mélodrame sentimental. Un peu comme si Borderline prenait ce titre adjectivé à son propre compte. Produit issu donc d'une manifeste hybridation, le quatrième des cinq polars de Seiter réunissait pour cette unique occasion les polyvalents Fred MacMurray et Claire Trevor (alias "The Queen of Film Noir"). L'interprète principale de Born to Kill y retrouvait d'ailleurs Raymond Burr, croisé dans le bien plus radical Raw Deal d'Anthony Mann.
Membre de la police de Los Angeles ayant participé à l'arrestation d'un faux couple de passeur de stupéfiants, Madeleine Haley est envoyée par le responsable des douanes au Mexique. Sa mission consiste à trouver des éléments permettant l'inculpation du coriace trafiquant Pete Ritchie. Sous l'identité de Gladys LaRue, après avoir en vain tenté d'attirer l'attention de ce dernier, elle réussit à accéder à sa chambre d'hôtel grâce au second Deusik séduit et enivré. Munie de quelques clichés de notes prises dans un carnet, Madeleine-Gladys s'apprête à quitter la pièce à l'invitation de Ritchie lorsque deux hommes armés y pénètrent. Johnny Macklin réclame pour le compte du concurrent Harvey Gumbin et obtient par la force le nom du bateau chargé de drogue sur le point d'arriver. Au cours d'une brève empoignade, Al, le partenaire de Macklin, est abattu et Ritchie blessé à la main droite à l'aide du pistolet de la jeune femme utilisée par Macklin pour se protéger puis emmenée par celui-ci. Madeleine-Gladys est ensuite contrainte de l'accompagner afin de livrer par la route jusqu'à Los Angeles de la drogue cachée dans la cage d'un perroquet et une boite à musique... avec Ritchie à leurs trousses.
L'intérêt majeur de Borderline, outre ses acteurs principaux (et secondaires, en particulier les Mexicains José Torvay, le Pablo de The Treasure of the Sierra Madre, et Nacho Galindo que l'on apercevra notamment dans plusieurs bons westerns), réside pour l'essentiel dans la double révélation tardive du rôle effectif de Johnny McEvoy aka Macklin et de sa partenaire de fortune. Une fois perçue et admise la précoce tonalité de comédie, le film peut développer sereinement son caractère cocasse et singulier, sorte de Mr. and Mrs. Smith non conjugal version Simon Kinberg, ainsi que susciter un relatif agrément. Sans doute inférieur au plus dramatique This Is My Affair dans lequel Robert Taylor agissait déjà de façon camouflée, Borderline reste un divertissement très honorable.
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