vendredi 31 janvier 2014

Michael Kohlhaas

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Nous aurions aimé soutenir moins tièdement cette nouvelle adaptation cinématographique* du court roman (publié en 1810) de l'écrivain-poète-dramaturge-essayiste allemand Heinrich von Kleist. Le quatrième long métrage de fiction du Parisien  (Drancy Avenir) suscite en effet un sentiment plutôt mitigé. La belle rusticité du film et la valeureuse interprétation de ** (dont l'accent ne gène que les franchouillards patentés !) comptent parmi les atouts de Michael Kohlhaas. Si nous admettons la transposition en France de ce drame féodal saxo-brandebourgeois, nous comprenons en revanche assez mal les libertés narratives, parfois incohérentes, prises à l'égard de l'œuvre originelle (bien plus complexe et subtile que ne le laisse penser le scénario co-signé par Christelle Berthevas) ainsi que la nette relégation de la dimension mystique, essentielle, du récit. Le goût du cinéaste pour le contre-jour, l'ombre voire l'obscurité finit également par lasser le spectateur de cet inattendu candidat à la "Palme d'or" du 66e Festival de Cannes.
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*après celles du Suisse  (1937), des Allemands  (avec  et ) et  (film et mini-série TV diffusés en 1969). Le Ragtime de  et la série télévisée US The Jack Bull s'inspirent également du roman.
**autour de l'acteur danois apparaissent ou figurent notamment la jeune  (titulaire du rôle-titre dans Elle s'appelait Sarah), ,  ou encore .

jeudi 30 janvier 2014

The Hangover Part III (very bad trip 3)

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Pathétique ! Le film initial (sciemment border line) possédait quelques arguments qui, avec l'indulgence du public, plaidaient en sa faveur. L'erreur aura été de vouloir lui apporter deux suites. Et, en l'occurrence, cela est allé de mal en pis*. Bâclé, inepte, le scénario de ce troisième et ultime volet co-signé à nouveau avec Craig Mazin semble caricaturer encore davantage ce qui, dans une grande mesure, en était déjà largement une. Les personnages ne présente aucun intérêt, Alan () et Mr. Chow () compris. On peste enfin en voyant  accepter de participer à une si piteuse aventure.
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*sur le plan commercial également (budgets : 35M$, 80M$ & 103M$ - recettes US et internationales : 277M$/190M$, 254M$/332M$ & 112M$/250M$).


dimanche 19 janvier 2014

Mud (mud : sur les rives du mississippi)

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"There are fierce powers at work in the world, boys..."

Comme je m'y attendais, le charme de Mud opère encore au deuxième1 visionnage. Après le décevant Take Shelter, ce troisième film, également co-produit par Sarah Green2, est sans aucun doute l'actuel meilleur opus de . De retour dans son Arkansas natal (où il avait tourné Shotgun Stories), le cinéaste y puise une nouvelle inspiration ouvertement influencée par les aventures de Tom Sawyer et Huckleberry Finn du Missourien3 Mark Twain. Un drame à la fois provincial et universel capté avec sensibilité à hauteur d'adolescent ; expérience précoce, à la fois captivante et douloureuse, de la maturité (plus que véritable rite initiatique) d'un garçon de quatorze ans un peu livré à lui-même. Présenté à Cannes (en compétition) puis à Sundance, Mud relate intelligemment une rencontre romanesque. Celle d'Ellis, au caractère forgé et pragmatique, silencieusement meurtri par le désamour de sa mère pour son second conjoint, avec l'énigmatique, attachant et étrangement puéril Mud, réfugié sans raison apparente sur une île. Le récit est original, prenant, dominé par les notions d'assistance, d'espoir, de confiance, de trahison (féminine), de dépendance (masculine) ou encore de figure "paternelle" (absente et substituée).
Avec l'équivoque4 rôle-titre écrit pour lui par , le Texan  altère de belle façon son image de séducteur un peu nonchalant et superficiel de comédies romantiques. Son interprétation est l'une des plus intéressantes et opérantes d'une carrière débutée il y a déjà vingt ans. Le casting d'acteurs de soutien (, "l'obligé" ...) convainc même si l'on regrette que le personnage de King tenu par  ne soit pas assez développé. Mais la véritable et formidable vedette de Mud, aux côtés du solide débutant , se nomme . Découvert dans  The Tree of Life, ce jeune (lui aussi !) Texan récompensé par le 16e "Premio Marcello Mastroianni" (pour Joe) lors de la 70e Mostra devrait être promis à un bel avenir cinématographique. Un des très bons films de l'année écoulée.
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1. car il y en aura surement au moins un troisième. Pour ceux qui ne l'ont pas encore vu, profitez de l'effet de surprise évidemment moins fort ensuite.
2. collaboratrice de David MametJohn Sayles et Terrence Malick notamment.
3. Etat frontalier au Nord de l'Arkansas également bordé par le fleuve Mississippi.
4. "mud" se traduit par "boue", mélange informe de terre et d'eau mais aussi salissure, voire abjection ou déshonneur.




samedi 18 janvier 2014

History of the World: Part I (la folle histoire du monde)

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Unique film écrit, produit et réalisé par  en solo, cette septième comédie du cinéaste est sans doute pour cette raison l'une de ses plus médiocres productions. Une révision historique en cinq sketchs* (et une fausse bande-annonce), inégaux en durée, pas en (in)suffisance, dominée dès son entame** par la trivialité, la lubricité et l'absence d'humour véritable. Pas grand chose à sauver de cette piteuse, quoique grandiloquente, fresque parcimonieusement narrée en voix-off par . A l'exception, peut-être, de l'illustration du premier critique artistique à l'Age de pierre. A la différence des décevantes  et  parvient brièvement à se distinguer en comte de Monet/Monnaie. Le premier rôle au cinéma de  (futur partenaire de  et  dans The Cotton Club) et les apparitions de  et  n'ont vraiment rien de mémorable. Un conseil : (re)voyez plutôt les Monty Python !
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*The Stone Age - The Old Testament - The Roman Empire - The Spanish Inquisition - The French Revolution
**dérisoire clin d'œil à 2001: A Space Odyssey.



vendredi 17 janvier 2014

Broken City

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Réunir * et  pour le première fois au cinéma, un rêve de producteur, n'est-il pas ? Un ticket pourtant insuffisant pour assurer le succès de ce thriller politico-policier. Cinquième plus gros flop** de l'année dernière aux Etats-Unis, l'indépendant Broken City ne provoque pas l'assoupissement ; il ne déchaine pas non plus l'enthousiasme. Le premier scénario de , écrit en 2008, (em)mêle en effet sans vigueur ni véritable malice deux intrigues criminelles, a priori sans relation, sur fond de campagne de réélection municipale. Intéressant... à défaut d'être captivant. Le talent du réalisateur  (cinquième long métrage de fiction, le premier sans son frère jumeau Albert), du directeur de la photographie Ben Seresin (Pirates of the Caribbean IIIUnstoppableWorld War Z) ou des acteurs ( et  dans les principaux seconds rôles) ne suffit pas à contrarier la tiède impression laissée par le film. Dommage !
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*réanimateur du projet et co-producteur, il reprenait en réalité le personnage de Billy Taggart refusé par Michael Fassbender.
**moins de 20M$ de recettes US pour un budget de 35M$.



Young Frankenstein (frankenstein junior)

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"MY NAME IS FRANKENSTEIN!" 

Aussi incroyable que cela puisse paraître, cette comédie inspirée du premier et renommé roman de Mary (Wollstonecraft) Shelley1 occupe dans le cœur des cinéphiles une place au moins équivalente à celle du classique Frankenstein réalisé en 1931 par James Whale pour Universal. Et ce n'est vraiment que justice. Young Frankenstein propose certes une lecture hardie de l'œuvre originelle. Mais il ne la galvaude pas, il la prolonge au contraire plutôt astucieusement. D'abord en mettant en scène l'arrière petit-fils de Victor, jeune scientifique universitaire d'abord détracteur convaincu des travaux de son ancêtre au point d'altérer sa parenté en modifiant la prononciation (Fronkensteen) de son patronyme. Ensuite par la cocasse tentative de celui-ci d'estomper la monstruosité de sa créature au moyen d'un surprenant numéro de music-hall. Enfin à l'aide d'un tout aussi inattendu chassé-croisé amoureux. La fantastique réussite du film de  tient aussi à son (relatif) respect des codes du genre, à la sobriété (une denrée habituellement assez rare chez le cinéaste !) de traitement, au soin apporté à la production (décors, costumes, accessoires dont ceux élaborés par Ken Strickfaden pour l'adaptation de 1931, bande-son...) et notamment à la qualité de la photographie en noir et blanc de Gerald Hirschfeld (Fail-Safe). Sans oublier, bien sûr, l'épatant casting2 dans lequel le magistral  était associé pour la première fois à l'inimitable 3Young Frankenstein est entré en 2003 au National Film Registry.
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1. inspiratrice de plus d'un soixantaine de films, du court métrage muet de 1910 à la prochaine production de la Fox réalisée par  en passant notamment par Son of Frankenstein (1939) ou Bud Abbott Lou Costello Meet Frankenstein (1948).
2.  y reprend le mythique personnage incarné par Boris Karloff (Ruth Popper dans The Last Picture Show de ) nommée pour la troisième fois aux Golden Globes pour son interprétation de Frau Blücher au gimmick équin mémorable,  (Tootsie),  (également citée aux Golden Globes) initialement assez éloignée de l'Elizabeth du roman,  en inspecteur mécanique ou encore  (non crédité lors de la sortie en salles) en aveugle esseulé.
3. l'acteur britannique faisait ici son entrée dans l'univers , à nouveau partenaire de  et de  dans  The Adventure of Sherlock Holmes' Smarter Brother, tête d'affiche de Silent Movie.

jeudi 16 janvier 2014

Gerry


"How do you think the hike's going so far?"


Œuvre expéri-mentale et radicale ? Fantasmagorie mélancolique sur la dualité et la perte ? Métaphore hermétique de l'existence ? Gerry, présenté en première à Sundance et récompensé1 au terme du 27e TIFF, tient un peu de tout cela... et probablement de beaucoup d'autres choses. Inspiré d'un fait divers évoqué par , ce drame très atypique de  financé (presque à fonds perdus) par Dany Wolf2 figure sans aucun doute en bonne place parmi les O.F.N.I. (objets filmiques non identifiés). Les décors naturels3, joliment photographiés par Harris Savides, sont "éloquents" ; les compositions de l'Estonien Arvo Pärt participent assurément à l'étrangeté de cette incessante et funeste pérégrination.
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1. par un "Visions Award (special citation)", prix également attribué au Cidade de Deus du Brésilien Fernando Meirelles.
2. également producteur des deux volets suivants de la "Death Trilogy", i.e. Elephant et Last Days.
3. Bonneville Salt Flats (Utah), Death Valley (Californie), Argentine et Jordanie.



mercredi 15 janvier 2014

Blazing Saddles (le shérif est en prison)

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"Have you gone berserk? Can't you see that man is a ni..."

Meilleur film et plus gros succès public de l'excentrique Blazing Saddles (entré en 2006 au National Film Registry1) est en effet une formidable parodie westernienne. Personne n'ignore l'humour impertinent du cinéaste brooklynien d'origine polonaise, son goût pour l'absurde et la grossièreté (au sens de contraire aux bienséances). Il ne les a jamais mieux mis à profit que dans cette comédie produite par Michael Hertzberg2, toujours aussi hilarante et efficace.  transforme ainsi le script assez conventionnel d'Andrew Bergman3 en énorme farce plaisamment provocatrice, résultat de fructueuses séances de remue-méninges drolatiques avec ses co-scénaristes Richard PryorNorman Steinberg et Alan Uger. Le thème du préjugé racial utilisé comme trame narrative au film sert également de prétexte à de multiples railleries et références cinématographiques. Blazing Saddles bénéficie aussi d'un savoureux casting constitué principalement par le rayonnant  (surtout connu pour ses emplois télévisuels), de l'excellent , de  (l'un des cowboys emblématiques d'Hollywood), du comique patenté  et de l'incomparable comédienne 4.
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1. soit la même année que The Big Trail de  avec  !
2. assistant de  sur The Producers, futur co-scénariste d'Entrapment.
3. pour lequel il s'agit du premier scénario. Il a ensuite notamment signé et réalisé le médiocre Striptease.
4. actrice dirigée auparavant à deux reprises par  (What's Up, Doc?). Son interprétation mémorable (inspirée par celle de  dans Destry Rides Again) lui valut une nomination, la seconde consécutive, aux Academy Awards. Elle tiendra ensuite le rôle d'Elizabeth dans Young Frankenstein, de Victoria Brisbane dans High Anxiety, de Jenny Hill dans The Adventure of Sherlock Holmes' Smarter Brother (réalisé par ) et de l'impératrice Nympho dans History of the World: Part I.



Cloclo

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Ni Joyce Buñuel, ni , encore moins  ne m'avait vraiment convaincu ou séduit, aucun des biopics réalisés par eux sur une vedette française de variété ne possédant les qualités suffisantes pour cela. Pas d'avantage  avec ce Cloclo sans doute un peu trop languissant et consensuel pour emporter l'adhésion d'un cinéphile contemporain du compositeur-interprète de "Comme d'habitude"*. On s'interroge d'ailleurs sur la(les) raison(s) qui a(ont) poussé le duo Cyril Colbeau-Justin/Jean-Baptiste Dupont (producteurs plus habitués aux polars) à se lancer dans ce drame musico-biographique. Sérieusement documenté**, le scénario co-écrit par Julien Rappeneau relate par le menu l'existence troublée, contrariée, contradictoire de l'un des plus populaires chanteurs hexagonaux des années 1960-1970. En optant pour l'anecdotique, pour la surface, l'instantanéité des événements privés et professionnels rappelés ou révélés, il échoue cependant à lui donner une quelconque intensité, profondeur psychologique. Et si la prestation de  fait à première vue impression, l'acteur belge ne parvient néanmoins presque jamais à restituer l'insolite, voire ambigu charisme mais aussi l'énergie débordante de son célébré personnage.
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*chanson écrite par Jacques Revaux et Gilles Thibaut sur une musique composée par celui-là avec Claude François (sortie en novembre 1967).
**grâce notamment au biographe Fabien Lecoeuvre (spécialiste des vedettes de la chanson française) ou à une émission de Mireille Dumas.


mardi 14 janvier 2014

Star Trek Into Darkness

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"Why would a Starfleet admiral ask a three-hundred-year-old frozen man for help?"


Le volet initial de ce reboot (pour l'heure en trois parties) avait constitué, il y a quatre ans, une assez bonne surprise. On ne peut pas en dire autant de ce douzième opus de la franchise Star Trek. Syndrome de la première sequel1 (déjà constatée pour celle de Star Wars) ? Panne d'inspiration, plausiblement liée à la présence de Damon Lindelof (collaborateur de  sur la série Lost) aux côtés du duo de scénaristes - ? Influence de l'inévitable 3D qui a souvent tendance à appauvrir, à déséquilibrer même la narration des films de genre ? Celle de Star Trek Into Darkness, entre long prologue ridicule et insipide menace à double détente, se révèle en effet pauvre, très mécanique et... paradoxalement peu sombre/obscure. Le véritable élément attractif, c'est moins la présence (décorative) de la Londonienne  que celle de son compatriote Benedict Cumberbatch2 chargé de remodeler en profondeur le personnage de Khan tenu, à deux reprises au siècle dernier (1967 & 1982), par Ricardo Montalban. A quoi devons-nous nous attendre pour la suite3 ? Rebond ou poursuite de la chute amorcée ?
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1. confirmé par des recettes en repli (467M$ dont près de 229M$ aux Etats-Unis) à partir d'une budget majoré de plus d'un quart. Le film figure au 12e rang de la catégorie Sci-Fi derrière les trois prequels Star Wars.
2. l'excellent interprète du rôle-titre de la série Sherlock ayant été recommandé par Steven Spielberg qui l'avait dirigé dans War Horse.
3. en cours d'écriture par le duo - associé cette fois aux inconnus Patrick McKay et John D. Payne.

dimanche 12 janvier 2014

Birthday Girl (nadia)

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"What did you expect, John?"

Présenté successivement à la 58e Mostra, au TIFF et à Sundance, le second film du Britannique  (plus actif depuis lors en tant que scénariste) se révèle pourtant bien quelconque. Un court métrage correctement maitrisé aurait sans doute largement suffi pour relater cette histoire d'arnaque à la "fiancée russe" sans réelle originalité imaginée avec son frère aîné  et l'inexpressif  ne constituent pas un argument suffisant ; on s'interroge sur la présence au casting des Parisiens  et , assez peu crédibles en compatriotes du président Poutine... sauf peut-être pour certains sujets de Sa Gracieuse Majesté.



vendredi 10 janvier 2014

I Nuovi mostri (les nouveaux monstres)

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Cette fois associé à Ettore Scola et  réalise donc un second volet, quatorze ans après I Mostri. Témoigne-t-elle d'un déclin spirituel et intellectuel (influence croissante de la télévision ?!) de l'Italie (passée du "Miracle économique" aux "Années de plomb"), cette satire grotesque, volontiers scabreuse joue sur des ressorts comiques assez différents. Le mauvais goût, voire la grossièreté l'emportent en effet souvent sur la drôlerie ou le mordant. Les prestations de  et d' sont aussi moins convaincantes, relayées par celles de la jolie  et de l'inimitable , interprètes principaux des trois meilleurs et plus mémorables sketches ("First Aid", "Come une regina" et "Senza parole"**) de ce film nommé (sous le titre "Viva Italia!") aux 51e Academy Awards.
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*L'uccellino della Val Padana (le pinson du pal padouan)1 - Con i saluti degli amici (inédit en France)2 - Tantum ergo (idem)2 - Autostop (auto-stop)3 - Sequestro di persona cara (enlèvement d'une personne chère)1 - First Aid (premiers soins)3 - Mammina mammona (grand garçon à sa petite maman)2 - Cittadino esemplare (citoyen exemplaire)1 - Pornodiva (id.)2 - Il sospetto (inédit en France)1 - Come una regina (comme une reine)1 - Hostaria (auberge !)1 - Senza parole (sans paroles)2 - Elogio funebre (l'éloge funèbre)1
réalisation : 1. Ettore Scola, 2. Dino Risi, 3. Mario Monicelli
**dans lequel "Ti Amo" d'Umberto Tozzi et "All By My Self" d'Eric Carmen se substituent aux dialogues.



jeudi 9 janvier 2014

Good Will Hunting (will hunting)

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"Real loss is only possible when you love something more than you love yourself."

Réunir autant d'atouts (pour certains insoupçonnés !) tient presque du prodige. Une belle et "intelligente" histoire, un scénario (le premier de  et  et, à ce jour, le seul écrit en commun) solide et équilibré, une réalisation inspirée et adroite, des interprètes épatants et judicieusement appairés. Une relation intéressante, riche en potentialités narratives, dans laquelle se combinent, s'amalgament la douleur tue mais affleurante d'une enfance brutalisée, de l'abandon, le don (au sens d'offrande/de compétence) à la fois exceptionnel et jusque-là plutôt vain ou encore le risque de la délinquance. Peu prévisible, le script évite également toute longueur et inutile fausse piste. Le principal talent de * tient dans sa faculté à assurer au récit sa simplicité. Efficacement et sobrement entourés de  et , de la surprenante , du Suédois  (alors acteur régulier du Danois Lars von Trier) et ** nous offrent un face à face assez génial, d'une grande justesse, d'une généreuse intensité dramatique (mais aussi, plus inattendu, comique !). Good Will Hunting porte vraiment bien son titre original.
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*choisi par le duo de scénaristes-acteurs après qu'ils aient envisagé de confier la direction notamment à Mel Gibson, Michael MannSteven Soderbergh et Kevin SmithGood Will Hunting est, encore aujourd'hui, le film du cinéaste ayant connu la plus grande audience publique (138Ms de recettes US - 87M$ à l'étranger - pour un budget d'environ 10M$). Trois ans plus tard,  réalisera Finding Forrester à partir du premier scénario de  proche sur le plan thématique.
**le premier a reçu un "Ours d'argent" spécial lors de la 48e Berlinale auquel se sont ajoutés un "Golden Globe" et un "Oscar" du meilleur scénario original. Le second a été récompensé par l'"Oscar" du meilleur acteur de soutien (après trois nominations pour un rôle principal).