vendredi 25 janvier 2013

Gone (disparue)

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Un petit thriller d'enlèvement récidivé au final assez bien troussé.  Le récit d' (Autumn in New York, co-scénariste de Resurrecting the Champ et de Fame notamment) décolle un peu lentement, laissant d'abord planer quelques doutes sur sa vigueur potentielle. Mais dès la mi-temps, le rythme s'emballe et la tension psycho-dramatique se noue progressivement tout en nous conduisant là où l'on ne s'attendait pas vraiment se retrouver. La réalisation sans artifice du Brésilien  se montre plutôt efficace à défaut de faire preuve d'originalité. La prestation centrale et déterminante d'Amanda Seyfried achève faire basculer ce Gone du bon côté de la barrière !

jeudi 24 janvier 2013

Get the Gringo (kill the gringo)

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Un polar "gringo-mexicano" un peu foutraque mais original et assez amusant. Pas sûr qu'El Señor Gibson ait encore l'âge pour jouer à ces enfantillages. Mais ce premier film d'Adrian Grunberg (assistant, entre autres, d'IñárrituSoderberghTony ScottPeter Weir et... Mel Gibson !) se regarde sans peine.

mercredi 23 janvier 2013

Blade

Blade

Le (tardif) visionnage d'Hellboy, adapté avec talent par del Toro  a motivé celui de cette trilogie qui, d'emblée, n'avait jusque-là jamais suscité d'appétence. Je ne connaissais pas davantage le personnage secondaire de la série de comics "Tomb of Dracula" éditée sous les signatures de Marv Wolfman et Gene Colan chez Marvel entre 1972 et 1979 à l'origine du récit développé par   (scénariste notamment de Dark City et de la trilogie The Dark Knight).
Film d'action fantastic-horrifique, ce premier volet aurait, tout aussi bien, pu demeurer dans l'obscurité. L'histoire manque singulièrement de cohérence et d'intérêt, visuellement dominée par les séquences de combat (influencées par les jeux vidéo du type "shoot 'em up"). Dans le rôle-titre, Wesley Snipes1 illustre sans trop de difficulté le sombre métissage de son personnage aux côtés d'un Kris Kristofferson que l'on apprécie, malgré tout, de trouver ou d'un Stephen Dorff (acteur principal de Felon sorti en 2008) à l'inquiétant charisme... d'amibe de laboratoire. Le deuxième film dirigé par le Londonien 2 (dont le médiocre The League of Extraordinary Gentlemen reste son actuelle ultime réalisation) reste totalement dispensable !
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1. également co-producteur. Initialement destiné à James Todd Smith alias LL Cool J, (Sam Hanna dans la série NCIS: Los Angeles), le rôle de Blade/Eric Brooks a été confié (Denzel Washington et Laurence Fishburne ont aussi été pressentis) à l'interprète du récent et si différent One Night Stand de .
2. les producteurs ont, au départ, pensé confier la direction David Fincher.


Blade II

"... Keep your friends close, keep your enemies closer."

Plus "répugnante" mais toujours aussi indigente sur le plan narratif, cette suite bénéficie néanmoins des qualités de rythme et de réalisation apportées par del Toro, du bienvenu renouvellement du casting (avec notamment la participation de Ron Perlman, de la Chilienne Leonor Varela remarquée dans The Tailor of Panama puis dans Voces inocentes du Mexicain )... et de l'inattendue resurrection de Whistler alias Kristofferson. Cela ne vole cependant pas très haut, malgré les ambitions affichées par les producteurs (budget majoré d'environ 10M$) ou les voltiges chorégraphiques, et les fugitives tentatives d'instiller du second degré sont rapidement noyées dans la tonalité encore sérieuse et vaguement solennelle du récit.

Blade: Trinity

En reprenant la main pour ce troisième (et heureusement dernier) volet, le réalisateur-débutant  rend à Blade sa vocation véritable : celle d'un film bien bourin de gesticulations ridicules, de verbiages stériles, de bastons et de pyrotechnie. Good riddance!






mardi 22 janvier 2013

Hellboy

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Hellboy

La découverte tardive de ce diptyque (potentiellement une trilogie puisque un troisième volet a été évoqué) se révèle une assez bonne surprise. Ce cinquième long métrage de Guillermo del Toro, venant juste après Blade II(1) mais projeté de longue date, séduit en effet volontiers grâce à l'étonnante hybridation entre récit d'aventure légendaire (à la manière de la saga spielberguienne Raiders of the Lost Ark) et fantastique héroïque imaginée par l'auteur de bandes dessinées Mike Mignola(2)Del Toro rend ce portage au cinéma très crédible et dans l'ensemble plutôt efficace. Outre l'esprit post-adolescent qu'il fait planer, il a su également imposer l'atypique et sympathique Ron Perlman (le studio souhaitait voir Vin Diesel tenir le personnage principal) pour le rôle-titre. Dans cette troisième collaboration(3) avec le réalisateur mexicain, l'acteur new-yorkais est en outre bien secondé, notamment par John HurtSelma Blair et Rupert EvansHellboy restera sans doute parmi les portages de comics au cinéma les plus convaincants de ces dix dernières années.

Hellboy II: The Golden Army

Avec cette première sequel, Guillermo del Toro et ses équipes de production franchissent de manière incontestable une nouvelle marche qualitative. La dimension mythologique, nettement accentuée, nourrit un récit intéressant et prenant tout au long des presque deux heures du métrage. L'intense recours aux effets spéciaux (y compris un préambule en animation) et certaines inspirations celtiques font parfois penser à la trilogie tolkiénienne The Lord of the Rings et rendent Hellboy II plus "incisif" et spectaculaire. Et si l'on regrette l'absence de Rupert Evans (retenu au théâtre et donc remplacé, si l'on peut dire, par une vapeur en scaphandre !), le film gagne en périls, agilité et virtuosité grâce au Londonien Luke Goss (Nomak dans  Blade II) "jumelé" à sa compatriote, la comédienne Anna Walton.

Nous avons hâte d'apprendre la mise en chantier effective du prometteur troisième volet !
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1. dont le grand succès offrait au cinéaste de multiples opportunités parmi lesquelles Blade: TrinityAVP: Alien vs. Predator ou Harry Potter and the Prisoner of Azkaban ; del Toro préféra réaliser cette adaptation (dont le scénario puise principalement son matériau au volume "Seed of Destruction" mais aussi "Right Hand of Doom", "Box Full of Evil", "The Corpse" et  "Pancakes".
2. influencé par son aîné Mike Ploog ("Ghost Rider", "Werewolf by Night") et collaborateur de plusieurs titres Marvel Comics dont "Hulk".
3. après Cronos et Blade II déjà cité.

Galerie affiches & photos

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lundi 21 janvier 2013

The Bourne Legacy (jason bourne : l'héritage)

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Le type même de spin-off inutile, surtout initié à partir d'une trilogie si cohérente, percutante et réussie. Le réalisateur Tony Gilroy (Michael Clayton, co-scénariste dudit triptyque) et son acteur principal Jeremy Renner ne sont bien sûr pas directement en cause (sauf peut-être à avoir accepté de relever un tel défi). On peut évidemment comprendre le souhait du studio de capitaliser sur le succès de la Bourne Trilogy. Mais le scénario, aux enjeux dérisoires et individuels, avoue très tôt ses faiblesses et ne tient, au final, pas la route. La longue poursuite en moto, conçue pour impressionner le spectateur et qui clôt presque le film, restera sans doute d'ailleurs l'unique moment fort de cette production assez oiseuse.


Vanishing Point (point limite zéro)

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"I got to get movin'"

On pourrait légitimement s'interroger : pourquoi consacrer un article développé à une telle fiction(1)Vanishing Point possèderait-il une complexité narrative et/ou une charge émotionnelle suffisante(s) pour le justifier ? En apparence non ! Pourtant, avec ce film d'action dramatique, Richard C. Sarafian (longtemps employé par la télévision) réalise à cette époque le véritable archétype du road-movie, sans doute davantage encore que ne l'était l'Easy Rider de (et avec) Dennis Hopper sorti trois ans plus tôt. Surprenant quoique foncièrement linéaire (bien qu'il s'agisse en réalité, pour la quasi totalité du métrage, d'un long flashback alimenté par plusieurs séquences remémoratives - cf. infra)Vanishing Point illustre de manière très efficace le psyché des Etats-Unis du début des années 1970, sortis brutalement d'un rêve par l'acuité de ses contradictions et limites.
Dans la petite localité californienne de Cisco(2), précédés par un motard de la police, deux bulldozers roulent dans le même sens de la route. Les conducteurs immobilisent peu après leur engin en plaçant les lames côte à côte. Une camionnette de la chaîne CBS se gare bientôt à proximité alors qu'un hélicoptère de la police est chargé de suivre une automobile en approche rapide. Lorsqu'il aperçoit l'insolite obstacle, le chauffeur de celle-ci fait prestement demi-tour une première fois, puis une seconde, trois voitures de police venant à sa rencontre à grande vitesse. Il sort volontairement de la route, s'arrêtant au milieu de plusieurs épaves rouillées de véhicules. Dimanche 10h02. Denver (Colorado) le vendredi précédent à 23h30. Au terme du convoyage d'une voiture, l'homme en question décide de ne pas suivre le conseil de son collègue Sandy et de repartir aussitôt pour San Francisco au volant d'un Dodge Challenger 1970 de couleur blanche. Avec Jake, son fournisseur de speed, Jim fait le pari d'atteindre la ville californienne au plus tard le lendemain à 15h. Le matin, au moment où l'animateur afro-étasunien aveugle Super Soul de la station Kow débute son programme, l'individu refuse d'obtempérer à l'ordre d'un motard de la police. Une folle poursuite débute alors au cours de laquelle il occasionne la chute successive des deux représentants de l'ordre(3). La conduite délictueuse signalée, un barrage routier est rapidement dressé ; mais Kowalski, en utilisant le terre-plein central et l'autre voie en sens inverse, réussit à l'éviter puis à semer ses nouveaux poursuivants(4). Poussé à la course par le conducteur d'un cabriolet Jaguar XK-E, Kowalski provoque sa violente sortie de route jusque dans une rivière en contrebas. Rattrapé par les deux voitures de police, il se soustrait à leur chasse en pénétrant dans le Nevada.
Comme la plupart des films qui méritent que l'on s'y intéresse, Vanishing Point(5) soulève davantage de questions qu'il ne délivre de message ou n'apporte de réponses. Les enjeux sur lesquels il repose restent flous, incertains. Le simple pari sur lequel il semble s'appuyer, pas plus que la promotion des Pony cars(6), ne peut constituer un motif raisonnable pour accomplir un trajet de près de 1 300 miles en quinze heures(7). Une évidence s'impose néanmoins progressivement : le besoin (obsessif ?) de liberté caractérisée par un presque incessant mouvement sans entrave (même au prix du risque, de la transgression, voire de la rebellion - cf. exergue). Ce sont pourtant les séquences d'immobilité et d'échanges dialogués (en particulier avec le chasseur de serpents ou ceux, surréalistes, avec l'animateur-radio) qui apportent au film sa véritable densité narrative. Très différent, à la fois dans l'esprit et la tonalité, du Two-Lane Blacktop de Monte Hellman à l'affiche des salles new-yorkaises six mois plus tard ou du Sugarland Express de SpielbergVanishing Point arbore avec éclat son atypie fondatrice. Un libre remake, réalisé pour la télévision par Charles Robert Carner avec Viggo Mortensen dans le rôle de Jimmy Kowalski, a été diffusé en 1997 ; le film de Sarafian est également cité dans chacun des films du double programme Grindhouse/Death Proof.
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1. apparemment en partie inspirée par deux faits divers.
2. située, en réalité, dans l'état de l'Utah.
3. insertion d'un flashback d'une chute pendant une course de dirt-track.
4. incorporation d'un flashback d'un accident lors d'une épreuve de stock-car.
5. i.e point de fuite (point d’un dessin en perspective où convergent des droites parallèles dans la réalité).
6. catégorie d'automobiles étasuniennes dont la mode fut lancée en 1964 par la Ford Mustang (co-vedette du Bullitt de Peter Yates) et la Mercury Cougar, prolongée notamment par les Chevrolet Camaro (1967), Dodge Challenger (1970), Plymouth Barracuda (1967) et Pontiac Firebird (1966).
7. il faut "normalement", selon les itinéraires, entre 19 et 20 heures pour les parcourir.